Les 5 blessures de l’âme

Comment identifier celui qui nous fait souffrir et le « masque » que nous portons pour nous en protéger

 

Les 5 blessures de l’âme ont été découvertes par le psychiatre américain John PIERRAKOS.

Ses recherches ont ensuite été poursuivies par Lise BOURBEAU, thérapeute canadienne, auteure du livre « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même », établissant un lien entre les blessures intérieures et l’apparence externe de l’individu.

 

À la découverte des Les 5 blessures : Qu’est-ce qu’une blessure de l’âme ?

 

C’est une blessure très profonde et intense qui influence la vie d’une personne et qui sera à l’origine d’un masque, d’une protection face aux autres.

Les 5 blessures de l’âme sont profondément ancrées dans le subconscient d’une personne et ont souvent été transmises par les parents, eux-mêmes ayant été blessés dans leur propre enfance.

Une même personne peut avoir plusieurs blessures s’exprimant à différents degrés.

Ces blessures jouent un rôle important dans la vie, car elles conditionnent les comportements, les pensées, les relations et les émotions d’une personne.

On dit qu’une personne souffre d’au moins 3 blessures, avec une blessure généralement plus dominante que les autres.

La prise de conscience de la douleur personnelle marque le début du processus de guérison.

L’objectif est de se libérer de ses blessures et de tout ce qu’elles génèrent afin de devenir pleinement soi-même et de ne pas être sous l’influence de certains comportements, émotions ou réactions.

Selon Lise BOURBEAU, « tout ce que nous vivons de désagréable dans notre vie au niveau mental, émotionnel et physique est lié à nos blessures de l’âme ».

Ainsi, l’anxiété, la peur, la culpabilité, des émotions telles que la colère, l’agressivité, certaines maladies, seraient liées à nos blessures de l’âme.

Nous verrons que chaque « blessure de l’âme » correspond à un « masque », c’est-à-dire au « mode de défense » que la personne adoptera dans une situation en réponse à l’éveil d’une blessure intérieure.

En définition, face à une situation vécue comme désagréable, une personne ne réagirait pas à la situation en elle-même, mais réagirait à la blessure de l’âme que la situation suscite en elle.

C’est pour cette raison que certaines personnes ont l’impression d’être prises par leurs émotions, comme des prisonniers de leurs propres réactions qu’elles ne contrôlent pas.

Chronologiquement, on parle de 5 blessures de l’âme, qui sont :

 

1. Le rejet

2. L’abandon

3. L’humiliation

4. La trahison

5. L’injustice

Les 5 blessures de l’âme ont une intensité plus ou moins forte chez chaque personne. Toutes les caractéristiques décrites ne sont pas présentes chez une personne souffrant de la blessure de l’âme en question.

1. La blessure du rejet

 

Peur : la panique d’être rejeté.

Masque : le Retracté

Enfant, il se sentait rejeté et ne croyait pas en son droit d’exister. En tant qu’adulte, il veut être parfait pour se sentir aimé, et la moindre critique remet en question tout son être. Il s’exclut et se rejette lui-même.

La personne souffrant de la blessure du rejet est discrète, retirée et fuyante pour ne pas risquer de le ressentir à nouveau.

Elle a une faible estime de soi et n’est jamais satisfaite de ce qu’elle fait (« c’est nul »). Elle est convaincue que son existence n’a pas d’importance pour les autres.

En groupe, elle est fébrile et inquiète, se sentant différente des membres de sa famille (pouvant penser qu’elle a la mauvaise famille) et en général, incomprise par la race humaine.

Elle a développé des moyens d’évasion (dans la lune, drogues, alcool, jeux virtuels, départs hâtifs…) et se réfugie dans un monde imaginaire où elle a une place qu’elle ne s’autorise pas à prendre dans la vie.

Sa capacité à travailler l’ancrage dans la réalité. Indifférente aux biens matériels, elle est attirée par le monde intellectuel ou spirituel.

On la perçoit comme solitaire et on la laisse tranquille. Extrêmement perfectionniste, elle ne demande pas d’aide pour ne pas déranger les autres, et parce qu’elle le percevrait comme la preuve de sa nullité.

Elle pense avoir gâché sa vie. Encore une fois, pour ne pas déranger ou par peur d’être ennuyeuse, elle parle peu et se retire.

 

2. La blessure de l’abandon

 

Peur : la solitude

Masque : le Dépendant

Enfant, il manquait de nourriture et de chaleur émotionnelle, il n’était pas soutenu dans ses attentes.

La blessure de l’abandon se développe en lui de manière passive.

Elle engendre une tristesse profonde et indéfinissable et, en tant qu’adulte, le besoin d’être pris en charge et d’être au centre de l’attention, risquant de se fatiguer du poids.

La personne souffrant de la blessure de l’abandon a beaucoup de mal à fonctionner seule et a besoin d’être prise en charge.

Elle cherche conseils et soutien auprès de son entourage pour être au centre.

Elle a tendance à fusionner dans les relations, à entrer dans les émotions des autres, à écouter leurs problèmes pour les ramener vers elle.

En groupe, elle cherche à être la star et à attirer l’attention, pour ne pas laisser un espace qui pourrait être occupé par quelqu’un d’autre.

Souvent, elle en fait trop pour recevoir des compliments et des assurances de sa valeur.

Pour obtenir du soutien, elle se plaint d’elle-même et peut créer du drame pour susciter de la pitié (elle parle de malchance) ou pour se rendre indispensable.

La solitude la terrifie.

Elle souffre d’une tristesse profonde sans savoir pourquoi, et peut pleurer beaucoup quand elle est seule.

Son humeur change de jour en jour.

Face à une personne en colère, elle s’effondre et a peur.

Vieillir l’angoisse car elle craint d’être seule et préférerait endurer une situation douloureuse plutôt que de confronter ce risque.

3. La blessure de l’humiliation

 

Peur : la liberté

Masque : le Masochiste (émotionnel/mental)

Enfant qui s’est senti humilié par ses parents pour avoir du plaisir avec ses sens.

Liberté violée par une attitude méprisante et répressive. Sentiment de honte.

En prenant soin des autres, il diminue sa culpabilité tout en veillant à ce qu’il lui manque du temps pour lui-même, et donc la liberté car il craint de ne pas avoir de limites.

La personne souffrant de la blessure de l’humiliation fait tout son possible pour être occupée en aidant ses proches.

En se croyant indispensable, elle encourage son ego dans son développement.

Sous son apparence humble et discrète se cache une fierté et un sentiment de supériorité envers les autres, perceptible dans sa tendance à les infantiliser en voulant tout faire pour eux.

Elle vit sous l’idée d’une autorité (Dieu, la morale, etc.) qui l’observe et la juge constamment, et s’efforce d’en être digne.

Elle s’interdit de dire des choses qui pourraient nuire aux autres, à qui elle trouve des excuses.

En refusant sa sensualité, elle refuse de se faire materner et a peur de ses impulsions sensuelles et des éclats dont elle aurait honte.

Si elle profite de la vie, elle craint d’être punie et d’être éloignée de sa spiritualité.

Dans l’enfance et l’adolescence, elle a vécu des histoires sur un plan sexuel.

Elle craint sa liberté parce qu’elle l’associe à l’absence de limites et au risque de s’amuser trop.

Son sauvegarde : mettre les besoins des autres avant les siens et se mettre à leur service.

Sa croyance : elle doit soulager la souffrance de l’humanité.

L’objectif : se sacrifier et manquer de temps pour elle, afin de gagner son « paradis » car elle a peur d’être jugée égoïste et indifférente.

Elle se sent souvent sale et peut ressentir un fort dégoût d’elle-même.

A tendance à compenser avec la nourriture (et à prendre du poids pour se protéger contre ses sens) mais elle se sent coupable et ressent de la honte pour gâcher le plaisir.

Elle pratique l’autodérision qui fait rire les autres. En s’humiliant, elle se protège du risque d’être humiliée par les autres.

4. La blessure de la trahison

 

Peur : la séparation et le déni

Masque : le Contrôlant

Enfant, il a souffert de ne pas voir ses attentes satisfaites par ses parents. S’est senti trahi ou manipulé.

A perdu confiance en lui qu’il considère comme irresponsable après avoir été témoin de mensonges ou de faiblesses.

En tant qu’adulte, il a tendance à se croire indispensable et à penser que les autres ne peuvent pas réussir sans lui. Et maintient sa blessure par son manque de confiance envers les autres.

La personne qui souffre de la blessure de la trahison a ressenti une déception et cela a créé une peur de la séparation.

Sur ses gardes, elle a de grandes attentes envers les autres qu’elle veut convaincre de sa fiabilité et du fait qu’on peut lui faire confiance.

Elle cherche à être importante, prenant ainsi beaucoup de place dans un groupe, faisant tout pour convaincre de sa personnalité forte.

Elle utilise ses qualités de leader pour imposer sa volonté et maintenir le contrôle.

Elle entretient cette image d’individu responsable, fort, physique, rapide et aime tout planifier pour tout contrôler.

Suspicieuse et autoritaire, elle veut prouver qu’elle est responsable et se sent facilement trahie. En réalité, elle est irresponsable car elle accuse les autres de sa propre souffrance et de ses échecs.

Elle cherche les honneurs et montre une admiration pour la renommée et la richesse.

Sa réputation est très importante et si elle la sent menacée, elle n’hésitera pas à salir quelqu’un d’autre.

Certaine d’avoir raison, cette personne veut imposer son point de vue aux autres et avoir le dernier mot.

L’écoute des autres ou les laisser à leur propre rythme la rend impatiente, voire en colère, et elle saute trop rapidement aux conclusions.

Lorsqu’elle délègue, elle vérifie constamment et exige que les autres fassent les choses à sa manière et à son rythme, pouvant devenir agressive si les choses ne vont pas dans son sens.

Elle craint d’être exploitée et ne parle donc pas de ses défauts et faiblesses.

Elle adopte une manipulation sournoise ou agressive pour atteindre ses objectifs.

Sans le savoir, elle développe ainsi sa peur d’être abandonnée ou trahie.

La blessure de la trahison est liée à la blessure de l’abandon

En savoir plus sur  Comment gérer une relation à distance

5- La plaie de l’injustice

 

Peur : froideur

Le masque : le Rigide

En tant qu’enfant, il a souffert de la froideur de ses parents et n’a pas pu s’exprimer selon sa sensibilité, ce qui l’a amené à se couper de lui-même.

Il s’est forcé à être parfait, bloquant l’expression de son individualité.

En adulte, il cherche à se conformer à l’idéal qu’il s’est fixé ou qu’il pense être attendu de lui, se montrant toujours positif, mais, à travers sa rigidité, il a du mal à établir une relation intime satisfaisante.

La personne qui souffre de la plaie de l’injustice cherche à « faire beau temps » et à être parfaite en toutes circonstances, se montrant toujours soignée et attrayante.

Même lorsqu’elle est fatiguée, elle continue de paraître vivante et vibrante.

Elle semble optimiste et positive et admet rarement vivre des problèmes, ou elle est rapide à dire que ce n’est pas grave et qu’elle peut s’en sortir.

Elle contrôle même sa colère et peut passer pour quelqu’un de froid et insensible (ce qui n’est pas le cas, au fond).

Malgré son obsession de paraître parfaite et équitable, elle peut exagérer un fait ou une accusation sans réaliser qu’elle est injuste envers les autres, ainsi qu’envers elle-même, mais elle veut faire semblant que rien ne l’affecte.

Elle pense être appréciée surtout pour ce qu’elle fait et, par conséquent, elle demande beaucoup pour performer.

Elle n’accepte pas la paresse car elle est toujours en action, et refuse de fléchir ou de montrer des besoins, même malade, de médicaments ou d’un médecin.

Tout pour elle doit être justifiable, et elle reproche aux autres lorsque ce qu’ils disent ne lui semble pas assez équitable.

Elle glorifie la connaissance au détriment des sentiments et a une grande mémoire dont elle se vante.

Lorsqu’elle est prise en faute, elle se justifie même si cela signifie mentir.

Elle prépare ses justifications à l’avance. Mais si tout va trop loin, elle pratique l’auto-sabotage en perdant pied et peut devenir grincheuse et têtue.

Elle aime les superlatifs : « Brillant ! Super ! Fantastique ! Pas de problème ! Trop beau, etc. » Elle refuse l’aide pour ne pas être redevable et préférerait s’épuiser plutôt que de devoir rendre la pareille.

La plaie du rejet est toujours présente derrière la plaie de l’injustice.

 

Comment identifier notre « masque » ?

 

Selon l’auteure Lise BOURBEAU, nos masques sont le produit de notre « ego » (qui ne sait pas vivre dans le présent et s’adapter à la réalité, mais se réfère toujours à une expérience passée ou à l’idée que les choses devraient être) et de ses mécanismes de défense.

Bien qu’ils aient servi un jour dans nos vies, ils ont entravé le développement de nos ressources pour faire face au problème.

En cela, ils appauvrissent notre personnalité. Identifier la peur et l’anxiété qui surgissent lorsqu’une situation relationnelle réactive, ou risque de réactiver, la plaie fondamentale, permet de reconnaître nos stratégies de défense, c’est-à-dire notre masque.

Peu à peu, nous en prendrons conscience et agirons différemment, en harmonie avec nos besoins réels qui attendent d’être reconnus pour s’épanouir et se libérer.

Prenez conscience de vos plaies : Les 5 blessures

 

Reconnaître nos plaies est la première étape pour les accepter et trouver nos réponses mises à jour en fonction de la réalité de notre vie, de notre souffrance, de nos échecs, de notre « malchance », etc., pour réussir à ne plus se limiter de la même manière.

Accepter signifie regarder, observer, savoir que avoir des choses à résoudre fait partie de l’expérience humaine.

Nous ne sommes pas des mauvaises personnes parce que quelque chose peut encore nous faire mal.

Commencez par écrire les 5 plaies de la mémoire, sans les relire d’abord. Si vous en oubliez une, ne la négligez pas : c’est peut-être celle qui vous concerne le plus (selon la loi inconsciente des méfaits !) Si vous hésitez ou ne vous reconnaissez dans aucune d’entre elles, alors que vous vous sentez néanmoins bloqué dans votre vie, cet exercice peut vous aider.

Écrivez, même en détail, plusieurs épreuves que vous avez vécues.

Identifiez le sentiment qui vous domine et vous oppresse.

Soulignez les mots qui reviennent le plus souvent.

Si aucun d’entre eux ne peut être précisément résumé dans les 5 plaies (rejet, abandon, humiliation, trahison et injustice), choisissez ceux qui s’en rapprochent le plus ou les décrivent différemment.

La même épreuve peut être associée à une blessure différente en fonction de l’histoire et de la structure de chacun. Par exemple, une rupture évoquera l’abandon pour vous et la trahison pour quelqu’un d’autre.

Une plaie entraîne souvent une autre, avec laquelle elle est associée. Les profils peuvent vous aider à mieux comprendre la douleur qui motive vos actions.

Une fois vos plaies (ou votre plaie) mises à jour, acceptez-les comme étant les vôtres, peu importe qui vous les a infligées (même si vous avez tout à fait le droit d’en vouloir à cette personne !).

Il est essentiel de prendre la responsabilité de ses propres sentiments afin de se libérer de l’emprise des autres sur soi et sur ses humeurs.

Reconnaissez pleinement votre souffrance sans la nier ni la minimiser.

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